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Entretien réalisé par Salomé élève de 4ème dans le cadre d’un travail découverte d’un métier.

Je la remercie pour son intérêt et la pertinence de ses questions.

Pourquoi avoir choisi ce métier ? :

Aussi longtemps que je me souvienne les sciences humaines m'ont toujours profondément passionné et j'ai toujours été par tempérament à m'occuper des autres. Mon histoire personnelle m'a mise face à des questionnements douloureux qui m'ont très tôt amené sur le chemin thérapeutique.  Comprendre nos schémas de pensée, comment tout cela pouvait fonctionner. Qu’est-ce qui faisait que l’on puisse se retrouver dans certaines situations douloureuses et comment s'en sortir.  Adolescente je rêvais de devenir sage-femme. Aider à donner la vie était pour moi le plus beau métier du monde. Mes fragilités en sciences à cette époque ne m'ont pas permis d'intégrer médecine. Alors à défaut d'aider à donner la vie je me suis dit que je pourrais aider à la transformer, aider à la rendre plus lumineuse. Soutenir celles et ceux qui franchissent ma porte à traverser toutes les épreuves que la vie leur réserve. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ? :

Prendre le temps d'accueillir, écouter et accompagner certaines souffrances, me sentir utile . Découvrir des histoires familiales douloureuses peut parfois être difficile. Mais prendre le temps d'aider l'Autre à se relever donne toute l'intensité à ce que peut être une relation dans l'aide . Chaque jour, découvrir et apprendre de cette humanité, sur tous les mécanismes qui nous échappent, séance après séance. Mieux se connaître, accéder à nos ressources cachées peut nous réserver souvent de belles surprises. Tout ce que j'apprends de mes patients me permet de continuer à apprendre sur moi également. En réparant l'autre, je continue à me réparer. Mais le plus beau c’est souvent en fin de travail thérapeutique, lorsque la personne retrouve toute son autonomie et peut en conscience amorcer une transformation et avec tout le discernement nécessaire reprendre le cours de sa vie et avancer ou et comment elle le souhaite. 

Depuis combien de temps pratiquez-vous la Relation d’Aide ? :

Je pratique depuis quatorze ans et à cela se rajoute plus de 20 ans de travail thérapeutique et développement personnel. 

Quels sont les différents métiers de la sphère psy ? :

Il faut différencier dès le début les cursus ou pratiques que l’on souhaite aborder :

La psychothérapie est une démarche de réflexion et de questionnement sur un mal-être, un questionnement profond sur son fonctionnement psychique, un symptôme, souvent récurrent, plus généralement des difficultés à vivre. Elle se déroule en face à face, le patient face au psychothérapeute, ce dernier l'accompagnant dans son cheminement personnel. Certains y trouveront les réponses qu'ils cherchent et un apaisement aux souffrances qu'ils éprouvent. Ils décideront alors de mettre un terme à leur psychothérapie, suffisamment apaisés pour continuer leur chemin.

 Le psychologue a suivi une formation universitaire dans le domaine de l'étude des grandes lois régissant le comportement humain. Le psychologue est donc titulaire d'un Master 2 assorti d'un stage en psychologie clinique.

Le psychologue clinicien peut vous proposer des entretiens à visée thérapique (psychothérapie de soutien, psychothérapie cognitive) des tests divers (de personnalité, d’intelligence, etc..) mais il ne pourra pas vous prescrire des médicaments car il n'est pas habilité à délivrer une ordonnance.

Le psychiatre est diplômé de l’École de Médecine puis, durant son cursus, s'oriente dans l'étude des troubles psychiatriques. Comme le psychologue, il propose des entretiens thérapeutiques, mais lui peut prescrire des médicaments pour soulager de certains symptômes (antidépresseurs, anxiolytiques…). La consultation est prise en charge par la sécurité sociale.

Le psychanalyste utilise la méthode d'investigation des processus psychiques inventée par Sigmund Freud. Le patient est allongé sur un divan, dos au psychanalyste. Attention : n'importe qui peut se déclarer psychanalyste du jour au lendemain. Il est donc important de vérifier que le praticien que vous allez consulter est également soit psychologue soit psychiatre soit thérapeute ou, affilié à une société psychanalytique reconnue.

Après quelques années en communication et ressources humaine, j'ai changé le cours de ma vie et suivie 4 ans de formation en Relation d’Aide à l’Institut Cassiopée avec différentes spécialisations : les troubles du comportement alimentaire, l'analyse transactionnelle, la psychogénéalogie, pour toute l’approche trans-générationnelle et travailler ainsi sur certains schémas répétitifs entre autres. De nombreuses clés de compréhension se trouvent dans l’histoire familiale. Et je continue régulièrement à me former à toutes les nouvelles approches tant qu'elles respectent la liberté d'être du patient.

Quels sont vos outils de travail ? : 

L’écoute active bien entendu, l’empathie et la bienveillance qui sont les postures du thérapeute et qui constituent l’alliance thérapeutique nécessaire pour démarrer une thérapie avec un patient. Les outils vont dépendre de la problématique et de la demande du patient, les premières séances permettent de le rencontrer mais aussi avoir l’adhésion du patient au plan thérapeutique proposé. Chaque thérapeute a sa « tonalité » son style pour le dire plus simplement. Le choix des outils va donc dépendre de l'accord du patient. Pour ma part j'aime les avoir aussi éprouvés. 

Pour ma part j’utilise :

  • l’analyse transactionnelle (Éric Bern) 

  • l’amphithéâtre psychologique (Carl Jung ) et son approche, et bien entendu toute la dimension de Sigmund Freud !

  • le dessin et les jeux avec les enfants. 

  • La psycho-généalogie (Anne Ancelin Schützenberger)  qui permet de comprendre son histoire familiale et beaucoup d’autres exercices et méthodes de compréhension de notre fonctionnement psychique.

Quelle est la moyenne d’âge de vos patients ? :

Actuellement mon plus jeune patient a quatre ans et mon plus âgée soixante dix sept ans. Il n’y a pas d’âge pour prendre en main sa santé psychique. Pour les enfants la démarche est toujours initiée par les parents ou sur recommandation d’un médecin (pour les adultes aussi).

Une qualité particulière pour pratiquer ? :

La première des qualités c’est avant tout être dans le soin. Avoir beaucoup d’humilité car nous n’avons pas la réponse à toutes les questions, savoir reconnaître ses limites quand on se rend compte que l'on est en limite de compétence avec un patient et le recommander à un autre praticien.

Ensuite une capacité d’écoute et d'empathie pour accueillir la parole et pouvoir accompagner en toute bienveillance. Il n’y a pas de place pour l’égo.

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